Intervention de Jean Allouch : « Nouvelles remarques sur Nouvelles remarques sur le Passage à l’acte«
Il règne un peu partout une hantise du passage à l’acte qui, notamment, fait oublier que si la folie est une « maladie de la liberté » (Henri Ey), c’est en s’adressant au fou non pas comme à un aliéné, mais comme à un être libre, que l’on pourra l’aider à s’apercevoir qu’il exerce sa liberté au sein même de sa folie.
Cette hantise est aujourd’hui d’autant plus marquée que l’on ne sait plus trop ce qu’est un passage à l’acte dans un moment où la psychiatrie s’exerce sans paradigme reçu par tous (Lanteri-Laura) et où la psychanalyse, quand elle ne l’écarte pas, en propose une version datée qui y voit un défaut de symbolisation.
Échappe alors l’acte comme tel, qui fut vu par Lacan comme étant lié à un « sans pensée », de même que par le champion de freestyle ici en couverture dont la devise était « Réfléchir c’est capituler ». L’analyste fut, lui aussi, invité par Lacan à ne point penser.