Séminaire proposé par Emmanuel Koerner
C’est dans le mouvement de notre lecture du Transfert (séminaire de Lacan, 1960-1961) les deux années passées, et avec l’apport des séminaires intermédiaires, que nous lirons cette année L’acte analytique, séminaire interrompu de 1967-1968. Lacan y reprend la question du commencement de la psychanalyse, non plus cette fois le commencement de formation (l’amour de transfert), mais le commencement de création. Il le nomme acte analytique (qu’il dit n’avoir qu’interrogé depuis des années), apportant avec ce mot usuel un statut « inouï » de l’acte en général, qui « soumet à sa propre loi » tous les statuts antérieurs de ce terme.
Nous interrogerons le choix de ce signifiant français, en particulier en relation aux termes pouvant lui correspondre dans l’allemand de Freud, avec leur place dans la doctrine freudienne, (par privilège l’acte du meurtre du père).
Nous suivrons le trajet du terme du sujet-supposé-savoir (et de ses rapports avec éros), introduit dès la première séance du séminaire suivant Le transfert comme un de ses aboutissements principaux, et par rapport auquel est dit opérer l’acte analytique. Le terme même de sujet en sera mieux cerné.
Ainsi pourrons-nous prendre la mesure de « la fabuleuse opération de transfert opérée par Platon » et préciser les conséquences de sa chute présentée dans Le transfert. La remise en cause de l’universel, initiée dès L’identification, et reprise dans L’acte analytique, permet de déplacer la question « qu’est-ce que la psychanalyse? » vers celle de la position du psychanalyste. Comme le peintre, il met en valeur la présence du a regard là où régnait jusque là l’omniscience.