Bulletin décembre 2020

Chers tous et toutes,

pour le moment nous continuerons à nous rencontrer via zoom. Si les liens zoom seront indiqués dans le bulletin et la newsletter, ils le seront également sur le site.
Venez nombreux !

– Mardi 3 novembre, une réunion autour de la passe et de son dispositif a eu lieu autour de Cécilia Gruau et de quelques autres.
Le compte rendu se trouve au bas de ce bulletin.

La prochaine réunion aura lieu jeudi 3 décembre à 21h30 via zoom
Participer à la réunion Zoom
https://us02web.zoom.us/j/83486682679?pwd=NDNZbmhMdGQxOFlKb29TbkxPNUVidz09
ID de réunion : 834 8668 2679
Code secret : 739634

– L’hommage à Moustapha Safouan par Dominique Simonney se trouve sur le site.

– Xavier Fourtou nous présente une structure Popillon, créée à Londres qui organise des évènements ou activités en lien avec la psychanalyse. Le texte est présent sur le site.

– Samedi 12 décembre aura lieu la réunion de l’association via zoom à 14h30
Pour participer à la réunion Zoom:
https://us02web.zoom.us/j/84553677195?pwd=UnJSUytFK3hCUTE1bndIYUYyYU1KZz09
ID de réunion : 845 5367 7195
Code secret : 827334

– Présentation de la proposition de travail du Séminaire public de l’Association Encore

Pendant ces deux dernières années, le séminaire public d’Encore s’est intéressé au Séminaire l’Acte Psychanalytique de Jacques Lacan. Tenant le rythme, soutenu, d’une séance par mois, nous avons conservé avec les années précédentes, cette modalité d’y proposer à quelques uns d’intervenir, de nous apporter ce que leur lecture de l’Acte psychanalytique est venue interroger et/ou rencontrer pour eux de leurs travaux, réflexions.
La question du choix du séminaire est d’importance pour un collectif d’analystes, pour le nôtre évidemment.
Déjà, au titre qu’il se qualifie de « public », qu’il se veut faire public, non pas au sens de l’opposition au privé (ce qui relèverait peut-être d’avantage de la publicité) mais peut-être plutôt comme la voie vers la publication.
Et par ailleurs, question importante du choix du séminaire puisqu’il est l’occasion d’y croiser des voix publics que le séminaire de notre association agrégerait sans les unir.
Maintenons ainsi ce soucis que ces uns épars, de provenance voisine, mais temporellement pris dans la série des séances du séminaire, fassent entendre la caisse de résonance de la pratique de l’analyste et des analystes, cette caisse de résonance que le séminaire public n’est pas sans viser au titre qu’elle viendrait peut-être indiquer les quelques articulation entre l’analyse en intention et en extension.
Plusieurs souhaits et envies de travail se sont déjà indiqués.
Le Séminaire Encore déjà.
Sans fétichiser notre Nom, il n’est certainement pas inopportun d’y revenir un peu. D’autant que dans la petite histoire de notre collectif, celui-ci a pu être un point d’achoppement sérieux.
« Encore, c’est le nom propre de cette faille d’où dans l’Autre part cette demande d’amour ». Nous pourrions probablement réfléchir au heurt sur ce Nom qui fait point origine à cette demande d’amour En-corps.
Quelles seraient les questions qui se poseraient à partir de ce séminaire de 1972/73 ?
Celle de l’amour, nous l’avons évoqué.

À partir… du séminaire ce qui peut supposer un point de départ, non sans pouvoir en partir, pour y revenir…Encore.
N’est-ce vers cela que Lacan nous engagerait quand, après avoir écrit au tableau les formules de la sexuation lors de la séance du 13 mars 1973 (formules qui fixent et offrent une « fixion » de lettres dont le X revient dans les formules), il suggère de « se garder de croire savoir tout ». De la logique du pas-tout, voilà qui pourrait être la mire du séminaire public d’Encore et de la lecture du séminaire de Lacan.

Car n’y aurait-il pas à revenir sur cette fixation de la différence Homme-Femme et de leur manière d’être dans un non-rapport? Ou peut-être de mesurer le champs et la logique de ces formules dans ce qui se rapporte aujourd’hui de l’amplitude de la jouissance. Que pouvons-nous en apprendre… Ou peut-être en savoir?
On pourrait comprendre ainsi ce qu’il semble dire de ce séminaire pour la théorie analytique, à savoir qu’il ne sert à rien. C’est également ainsi qu’il définit la jouissance, comme ce qui ne sert à rien. Plus de service avec la jouissance. Pourtant, son impératif, ce Surmoi qui ordonne le « jouis ! », est donc en place de commander de se servir de ce qui ne sert à rien.
Nous donnerons-nous donc comme objet de travail cette jouissance pour ce qu’elle oriente, dans la cure, la pratique de l’analyste ? La lecture du séminaire nous y conduira, voire nous y commandera indéniablement, puisqu’elle est « le point tournant qu’interroge le discours analytique »

Par ailleurs, la logique des discours, du discours analytique plus spécifiquement  pour ce qu’il n’en est pas le représentant dans la théorie (même s’il s’articule et se conçoit par les autres discours), était un sujet qui avait intéressé certains d’entre-nous. Cette question du discours de l’analyse pour ce qu’il opère dans le savoir revient avec le séminaire Encore, et nous pourrions y revenir à l’Envers…

Souhaitons enfin qu’avec le séminaire Encore, l’en-corps qui n’est pas certain dans l’actualité des corps virusés, soit remis sur la mise publique, modestement…

Bien à vous,

Sylvain Maubrun

-Xavier Fourtou nous informe du colloque qui aura lieu les 16 et 17 janvier  2011 par zoom, organisé sous l’égide du Musée Freud:
« Psychoanalysis for the People: Free clinics and the Social Mission of Psychoanalysis »

Compte-rendu de la réunion du 03/11/20 sur la passe et son dispositif

Afin de reprendre les discussions en vue de réinstaurer le dispositif de Passe dans notre association après scission, nous nous sommes réunis par zoom (période de re-confinement oblige) le 03/11/20 avec celles et ceux qui se sont avancé.e.s dans l’intérêt de contribuer à cet effet.
Etaient présent.e.s à cette réunion: Annie Gramain, Cecilia Gruau, Colette Olczyk, Pierre Leroy, Valérie Sauvaire, Vincent Clavurier et Xavier Fourtou.

Cette première réunion a été très riche en contenu, cette rencontre nous a ouvert sur plein de questions de grand intérêt pour la psychanalyse, pour notre praxis, pour le nouage de notre tissu associatif. Les points centraux  de nos discussion étaient les suivants:
-Pour enrichir le débat portant sur l’expérience des un.e.s et des autres, la participation des membres du dispositif qui fonctionnait avant la scission est souhaitable et bienvenue. Nous les invitons donc à nous joindre pour la prochaine réunion qui se déroulera le 03/12/20 à 21h30 par zoom (les coordonnées seront communiquées par mail le jour de la réunion). Rappelant que cette invitation est ouverte à tous les membres de notre association qui s’y intéressent, la participation de chaque un.e est bienvenue.

-Les correspondants extérieurs de la passe sont entré.e.s en contact avec Colette Olczyk et ils/elles se montrent disponibles à reprendre leurs places dans le dispositif dès qu’il sera en mesure de fonctionner dans notre association.

-En période de pandémie, qui exige des moments de confinement, comment envisager la mise en fonctionnement de ce dispositif? Serait-ce concevable de le faire à distance (zoom, skype ou autre) comme les sont actuellement les séances d’analyse? En ce sens, quels en seraient les écueils?

-Ce dernier point nous a mis face aux questions sous-jacentes à cette  “nouvelle” pratique de la psychanalyse, avec des séances qui se tiennent à distance (par téléphone, whatsapp, skype, zoom ou autre). Pour certains cette pratique était déjà en place depuis quelque temps, pour d’autres elle s’est imposée avec le contexte de la pandémie/confinement, mais il y en a aussi pour qui le choix a été fait de suspendre les séances tant qu’elles ne peuvent pas se tenir en présence. Quel(s) impact(s) peuvent ébranler cette praxis si singulière qu’est la psychanalyse? Quels égarements éthiques peuvent en advenir? Quelle frontière entre l’invention et déviation? Quelle étendue cette “nouvelle” modalité rendra possible, devenant accessible pour celles et ceux qui se trouvent dans des endroits sinistrés d’un lieu d’adresse? Cela fait bien un débat, pas des moindres, qui mériterait un moment à lui consacrer pour soulever les réflexions.

-Pourquoi instaurer un dispositif de passe “chez nous” étant donné qu’il existe d’autres écoles/associations auxquelles nous faisons confiance qui peuvent être une option pour d’éventuels passants?
Ce point nous a fait penser aux fondements de notre association, qui s’étayent sur l’enseignement de Freud et de Lacan. Étant un dispositif de passe inventé et mis en place par ce dernier, il en va de cette identité, d’être une association de psychanalyse lacanienne, que notre association puisse offrir à ses membres, ainsi qu’à d’autres extérieurs, souhaitant faire cette expérience de passe à Encore.

-La passe est en nouage avec la formation des psychanalystes et la transmission de la psychanalyse. Ceci n’empêche pas les membres qui le souhaitent de s’adresser à d’autres collectifs pour ce faire, mais il est d’importance que notre association se place comme garante de cette possibilité.

-Qu’est-ce qu’on attend de la passe? Qu’est-ce qui compte véritablement là-dedans? Il y a une logique de la passe qui est intimement liée au passage à l’analyste. Cela nous conduit à questionner l’articulation entre la fin de l’analyse, le passage à l’analyste et la passe. Y a-t-il une analyse finie une fois pour toutes? Quelle temporalité envisageable pour la passe dans ce triptyque? La passe peut représenter un point d’arrêt dans l’après-coup de la cure, une nécessité d’en faire un témoignage, d’en dire quelque chose à d’autres que son analyste. C’est bien le passant qui déclenche la mise en fonctionnement de ce dispositif. L’instant de voir, le moment de comprendre, le temps de conclure se nouent topologiquement dans la passe.

-La nomination, un point d’accro: être ou pas nommé-e (l’avoir ou ne pas l’avoir?) C’est une forme de tranchant qui ne permet pas d’anticiper les effets de l’après-coup, autant pour le passant qu’au sein de l’association. Il est de rigueur de  faire la distinction entre le nom et la renommée. Le texte “Note aux Italiens » (J.Lacan, 1974) a été évoqué comme pouvant éclairer l’intérêt de décoller la nomination AE d’un titre.

-Le dispositif de passe a bien subi des changements depuis Lacan. Dans notre association le choix a été fait que l’analyste du passant n’y participe pas: il n’est pas dans le cartel de passe ni l’analyste d’aucun participant, il n’est pas non plus l’analyste d’aucun des passeurs. La nomination AE produit un effet sur le moment de la nomination et après elle reste dans l’oubli, rien n’est demandé à l’AE pour que ça ne fasse pas renommée. La nomination est au cœur de la psychanalyse, “les noms du père/ les non dupes errent”, elle fait nœud avec l’éthique de la psychanalyse. Si elle peut faire des ravages (et l’histoire du mouvement psychanalytique nous le démontre), ne serait-il pas opportun d’en interroger les ravages du transfert à son analyste?

-L’aspect du collectif x individuel a été évoqué: la mêlée et le solo; être en solo dans la mêlée – tissage d’un groupe.

  Cecilia Gruau

Bien amicalement,
Le directoire